dimanche 30 juin 2013


Georges-Antoine Rochegrosse à Moulins: tentative de sauvetage d'un artiste oublié!
Ein vergessener Künstler wird wiederentdeckt: Georges-Antoine Rochegrosse in Moulins

Moulins, petite ville charmante de l'Allier, "la belle endormie" comme la surnommait le poète Théodore de Banville en parlant d'elle, a tenté un pari fou: organiser un évènement culturel à l'échelle nationale,  l'exposition d'un oublié de l'Art Français du 19ème siècle. 
C'est ainsi que renaît de ses cendres Georges-Antoine Rochegrosse, longtemps qualifié de "pompier fin-de-siècle", à 2 heures et 1/2 de Paris...

L'exposition est sous-titrée "les Fastes de la Décadence", et c'est un titre pompeux, mais juste. 
Car on est ébloui par la verve grandiloquente et exubérante de cet artiste méconnu aujourd'hui, et mal compris en son temps. 
Et impressionné par le courage du Musée Anne-de-Beaujeu, qui se lance avec bravoure et passion dans le jeu (avec le soutien financier de l’État, tout de même, car l'exposition a été reconnue d'intérêt national par le ministère de la Culture et de la Communication...).

Dès l'entrée, le ton est donné: après le seul autoportrait à la frange nippone du jeune artiste Rochegrosse, on entre dans son univers: des boudoirs pourpre, montrant les étapes principales de sa vie. 
Sa jeunesse (il est né à Versailles en 1859), avec des éléments intérieurs de la maison Parisienne de son beau-père et premier soutien artistique, l'écrivain Théodore de Banville (d'admirables portes peintes à la japonaise); et quelques images de sa famille recomposée. 
Viennent ensuite les 100 œuvres "décadentes", qui reflètent parfaitement l'esprit de son époque: son adoration pour la littérature, l'histoire mystique, la musique pompeuse...et la première guerre mondiale... Exemple grandiose, montrant son amour pour les opéras de l'Allemand Richard Wagner, le tableau "le Chevalier aux fleurs" de 1894, a été prêté pour l'occasion du Musée d'Orsay. Cette toile de presque 4m de largeur, montre le chaste héros Parsifal traversant un jardin enchanté parsemé de féériques "Filles-Fleurs"...
Un grand rêve du peintre et illustrateur était de mettre en scène son "Salammbô", tiré du livre de son auteur préféré Gustave Flaubert (1886). 
Le musée Anne-de-Beaujeu, qui est fier de posséder un tiers des œuvres présentées, l'à exposé en ouverture de son évènement. 
On salue la section montrant un Rochegrosse décorateur. Citons "la France en Afrique", tapisserie de taille immense pour le Mobilier National en 1899, faite pour l'Exposition Universelle de 1900. L'artiste recourt au mode allégorique pour montrer une France pacifique. Cette œuvre participait activement d'une propagande coloniale qui insistait sur la "mission civilisatrice de la France". 
Pour accompagner l'exposition, le musée de Moulins a édité également le tout premier ouvrage sur le peintre, retraçant sa vie jusqu'à sa mort en 1938 en Algérie, et tentant d'expliquer pourquoi les "Grands" musées (mis à part quelques collections privées) ont laissé tomber cet homme.
Le Musée Anne-de-Beaujeu, dans le cadre unique d'un pavillon Renaissance construit en 1500 par Anne de France et Pierre de Beaujeu, palais prestigieux des Ducs de Bourbon, a pleinement rempli sa mission. 
Puisse-t-il réveiller ses confrères Nationaux pour que l'on se souvienne enfin de George-Antoine Rochegrosse!

Die charmante Kleinstadt Moulins, "anmutig entschlafene Schöne" wie Dichter Théodore de Banville sie nannte, hat sich Grosses vorgenommen - die Wiederentdeckung eines von der Nation vergessenen Künstlers in einer ersten! Einzel-Ausstellung. Georges-Antoine Rochegrosse, ein pompöser Vertreter des End-19. Jahrhunderts -  unpopulär, und eher dünn vertreten in Frankreich führenden Kunsttempeln - lebt auf, zweieinhalb Stunden von Paris...
Der Titel "Prunk und Dedadenz" ist auf den Punkt getroffen: der Besucher ist neugierig, und von Anfang bis zum Ende geblendet von der Schönheit und dem Uebermass des Vergessenen, und Falschverstandenen. Das ausstellende Musée Anne-de-Beaujeu, schafft hiermit ein Werk, das zurecht das Prädikat "Kunst-Schau nationaler Grössenordnung" erhielt - mit Professionalismus und Leidenschaft.
Am Eingang empfängt der Künstler 'selbst', mit dem einzigen Autoporträt, im Look seiner Zeit mit japanischem Fransenkopf. Man durchlebt die wichtigsten Stationen seines Schaffens, in purpurfarbenem Boudoir-Dekor. Seine Jugendjahre in Versailles: Rochegrosse ist dort 1859 geboren - und aufgewachsen als Protegé seines Stiefvaters, Théodore de Banville, anerkannter Dichter, der dem Jungen erste Kunst-Erfahrungen verschaffte. Danach folgen erste Jahre des Erfolgs in den Wogen seiner Zeit: überdimensionale mystikschwangere Historienbilder, überschwengliche Literatur- und Musikdeutungen ...und sein eher realistisches Erleben des ersten Weltkriegs.
Ein grandioses Beispiel ist seine Deutung des Parsifal von Richard Wagner. Rochegrosse, der überzeugte "Wagnerianer", erträumt sich den jungfernhaften Helden in einer himmlisch-kitschigen Frühlingslichtung, eingebettet in einen 'Strauss' von lieblichen Blumenmädchen. Das vier Meter grosse Bild "Le chevalier aux Fleurs" von 1894 wurde vom Pariser Musée d'Orsay nach Moulins verliehen. Ebenso opulent sind seine Literaturbilder, allen voran "Salammbô" seines Lieblingsdichters Gustav Flaubert. Das Musée Anne-de-Beaujeu, das ein Drittel der hundert ausgestellten Werke aus eigenem Fundus bestückte, wählte zurecht dieses dekorativ-ansprechende Werk von 1886 zum Titel der Ausstellung.
 "Rochegrosse der Dekorateur" nennt sich eine spätere Sektion des thematisch aufgebauten Parcours.  Herausragendes Oeuvre: sein monumentaler Wandteppich "La France en Afrique", entworfen zur  "Weltausstellung von 1990", bisher diskret verwahrt in den Beständen des Nationalmobiliers. Das Werk zeigt eine Allegorie des pazifistischen Frankreichs der Jahrhundertwende, und war aktiver Teil seiner Kolonial-Propaganda...

Das Musée Anne-de-Beaujeu bringt zur Ausstellung einen umfangreichen Katalog auf den Markt, ein - schwer zu glauben - erstes Vollwerk über Georges-Antoine Rochegrosse, bis zu seinem Tod 1938 in Algerien. Ein Versuch des ehemaligen Renaissance-Palastes der Bourbonen, 1500 gebaut von Anne de France und Pierre de Beaujeu, zu verstehen, warum der Künstler von den grossen Museen vergessen wurde.
Als Lektüre für die Direktionsleiter gewisser Häuser dringend zu empfehlen!

Georges-Antoine Rochegrosse "Les Fastes de le Décadence" au Musée Anne-de-Beaujeu à Moulins
jusqu'au 5 janvier 2014
www.mab.allier.fr

Autoportrait 1885-1886 © musée Anne de Baujeu, Christian Parisey

Le Chevalier aux Fleurs, Musée d'Orsay



Salammbo © musée Anne de Baujeu, Jérôme Mondière


Sarah Bernhardt dans le rôle de Cléopâtre, collection particulière

La Marseillaise © musée Anne de Baujeu, Jérôme Mondière


Une femme couchée dans un champs de fleurs, collection Louise Bourgoin

Salomé devant Antipas © musée Anne de Baujeu, Jérôme Mondière

Boiserie peinte © musée Anne de Baujeu, Christian Parisey


Mascarade descendant les Champs-Elysées, ENSBA
Georges-Antoine Rochegrosse dans son atelier 1885-1890 (détail)



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