mardi 26 novembre 2013

La compagnie de danse butô "Dairakudakan" de retour à Paris: émouvant Maro Akaji!
Die Butoh-Tanzgrösse Dairakudakan ist wieder in Paris: mit einem ergreifenden Maro Akaji!

C'est le retour d'un jeune vieillard de 70 ans!
Après avoir fêté cet été les 40 ans d'existence du groupe (à Montpellier Danse), le japonais Dairakudakan fait une halte à la Maison du Japon à Paris, avec deux spectacles.
Dans la valise, les 24 danseurs amènent l'âme de leur histoire glorieuse, le toujours surprenant Maître et fondateur Maro Akaji.

Il est au cœur de l'œuvre "Symphonie M".
M pour Mahler, puisque c'est sa 5ème symphonie qui donne le fond de la pièce. Mais aussi - selon les paroles du maître - Mad (fou) ou Man (homme) ou Mu (vide)...
Sur des airs immortalisés par le film "Mort à Venise"(de Visconti), Maro Akaji, chorégraphe également de la pièce, bat des bras, tels les ailes d'un cygne entre la vie et la mort.
C'est doux, calme, apaisant.
Alternant de courts extraits musicaux et un silence profond, Akaji offre un monologue aux spectateurs, l'histoire de sa vie.
Vêtu d'une énorme perruque, en robe longue blanche, la mariée meurt...dépasse les portes de l'existence sur terre.
Toute l'âme du butô est là, vibrant! Cette danse des ténèbres, qui se nourrit de chaque individu, prenant sa geste personnelle et sa quête existentielle - jusqu'aux extrêmes...
Ce n'est ne pas par hasard, que le mouvement est né aux Japon, ce pays de tous les contrastes: la pure tradition et la vie follement décalée.
Puis il y a le bouddhisme.
A la base du butô en général, et en particulier dans "Symphonie M", qui est relaté aux "livre des morts tibétain". Ce texte décrit les états de conscience et les perceptions se succédant pendant la période qui s'étend de la mort à la renaissance. Akaji résume: "c'est presque un manuel - il détaille les 49 jours nécessaires pour atteindre la nouvelle vie...on est donc, même après la mort en train de galérer!"

Ce sens de l'autodérision et son humeur torride et dévastant font sa marque, et la renommée de Maro Akaji.

Né en 1943 à Nara, il est passé par le théâtre underground des années 60 pour arriver, par hasard, à la danse des mort-vivants, le butô.
Influencé par son maître Tatsumi Hijikata, et le grand Kazuo Ohno, il crée son propre groupe en 1972 - le Dairakudakan ("le grand vaisseau du chameau").
De ce vaisseau inclassable sont nés les plus grands: Ushio Amagatsu (qui fondera Sankai Juku), Carlotta Ikeda et Ko Murobushi.
Akaji, avec son allure "yakuza surnaturel" , sera - en dehors du succès du groupe- immortalisé dans plus de 70 films (Suzuki, Kitano, Tarantino...)

Sa performance ne laisse guère indiffèrent. L'émotion dans la salle est palpable, jusqu'au larmes.
Car l'homme ne joue pas, il vit son histoire. Il se dépasse, et dépasse le kitsch de son déguisement.
"Pendant 41 ans, j'ai eu l'impression de jouer comme un gamin, sans que la nuit tombe...et qu'on m'oblige à arrêter..."

Die Rückkehr eines Siebzigjährigen...
Diesen Sommer feierte er das 40ste Bestehungsjahr seiner Gruppe Dairakudakan, im Tanzfestival von Montpellier - jetzt macht die derzeit aufregendste Butoh-Compagnie einen kurzen Halt in Paris, mit zwei neuen Produktionen. Mit im Gepäck der 24köpfigen Truppe: ihr magnetisierender Meister und Gründer - Maro Akaji.
Maro Akaji steht selbst auf der Bühne des elitären Pariser "Maison du Japon". In seinem Stück "Symphonie M", ebenfalls von ihm choreographiert. M für Mahler, aber auch für Mad (verrückt), Man (Mensch) oder Mu (japanisch "leer")... Zu den schluchzenden Tönen der 5. Symphonie des Komponisten (verewigt in Viscontis Film "Tod in Venedig"), schlägt der Tänzer Maro Akaji seine greisen, dürren Arme in die Luft - vogelgleich - ganz ruhig, langsam, entschieden ....er scheint abzuheben in eine höhere Sphäre. Es ist eine beruhigende Reise, kein Kampf. Sein weissgekleideter magerer Tänzerkörper schwingt auf der Linie zwischen Gegenwart und einer unsichtbaren, weiteren Existenz. Maro Akaji schenkt seinem Publikum in diesem Monolog die Geschichte seines Lebens. Nicht trauernd, sondern irr-witzig verrückt bis in die Spitzen seiner übergrossen Perrücke.
Akaji ist hier mitten im Kern des Butoh. Butoh, der Tanz der Unterwelt, der kein Theater spielt, sondern von seinen Mitgliedern extremsten persönlichen Einsatz verlangt - körperlich und seelisch. Es ist kein Zufall, dass diese Tanzform in Japan entstand, im Land zwischen puristischer Tradition und verrückester Egozentrik. Der Buddhismus spielt im täglichen Leben Japans eine grosse Rolle, so auch im Butoh. In "Symphonie M" steht eine Variante im Hintergrund, das "Totenbuch Tibets". Maro Akaji interpretiert seinen Inhalt bewusst nicht esoterisch, sondern mit seiner ganz eigenen schillernden Sprache: "Es ist fast ein technisches Handbuch, mit 49 Stationen, die durchlaufen werden müssen, von einem Leben zum nächsten. Sogar nach dem Tod muss man sich also noch anstrengen..!."
Es ist ebendieser torride Humor, das Markenzeichen des Japaners - und die Basis seiner Stücke.
Maro Akaji, geboren 1943 in Nara, kam durch Zufall zum Butoh, über seine Ausbildung im Underground-Theater - im Japan der sechziger Jahre. Sein Lehrer war der vielleicht bis heute wichtigste Vertreter dieser Tanzform: Tatsumi Hijikata. 1972 gründet Akaji seine eigene Gruppe, Dairakudakan ("das grosse Raumschiff des Kamels"). Aus diesem skurrilen Schiff kommen später die heute wichtigsten Butoh-Tänzer: Ushio Amagatsu (und seine international renommierte Truppe Sankai Juku), Carlotta Ikeda und Ko Murobushi.  Maro Akaji verewigt seinen ausgefallenen Stil und sein dandyhaftes Gaunergesicht zusätzlich in mehr als 70 Filmen (von Suzuki, Kitano bis Tarantino...).
Warum dieser Erfolg, warum ergreifen seine Stücke? Vielleicht, weil Maro Akaji zu jener Sorte Darsteller gehört, die die Ehrlichkeit suchen - über die kitschig-ausgestattete Oberfläche hinaus...
Sein Schlusswort: "41 Jahre lang amusierte ich mich, wie ein kleiner Junge, in der Sonne...wer weiss, wann die Nacht heranbricht..."










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